Séisme en Charente-Maritime : le seul restaurant du village fermé à jamais

Philippe DONNART

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Le 26 septembre, une décision a été rendue déclarant la liquidation judiciaire du restaurant Dé Fréro. Gaëtan Déféo, qui était à la tête de cet établissement, aura encore de nombreux problèmes à affronter.

Le restaurant Dé Fréro liquidé après le tremblement de terre

« Ça y est, c’est fini », souffle Gaëtan Déféo. Le tribunal de commerce de La Rochelle a prononcé mardi 26 septembre la liquidation judiciaire simplifiée de son restaurant, Dé Fréro, le seul que comptait la commune de La Laigne avant le tremblement de terre du 16 juin. Le bâtiment, situé à l’entrée est du village et proche de la Nationale 11 entre La Rochelle et Niort, a subi des dégâts importants au cours du séisme. Par la suite, l’interdiction faite aux poids lourds de plus de 3,5 tonnes de traverser La Laigne, pour raison de sécurité, a sonné le glas du routier très prisé des transporteurs, mais aussi des habitants de la plaine d’Aunis.

« Si on m’enlève ma clientèle, ce n’est plus la peine de continuer », remarque Gaëtan Déféo, 43 ans, à la tête d’une affaire d’une cinquantaine de couverts, créée il y a quinze ans avec son frère Edwin – il s’était retiré en décembre –, qui employait quatre salariés, dont un apprenti. Au chômage partiel en juillet, ils n’ont pas d’autre issue que le licenciement.

Le restaurateur débordant d’idées – il avait lancé une ligne de vêtements et une bière artisanale locale – doit repartir de zéro, après avoir consacré quinze ans de sa vie à son établissement. « Ce que je vais faire maintenant ? Je n’en sais rien du tout. Je suis en train de refaire mes CV, je suis allé en déposer dans les boîtes d’intérim. J’ai repris mes diplômes, j’ai le permis poids lourds, je peux bosser en tant que marin… Comme j’étais gérant non salarié, je n’ai pas droit au chômage. La Chambre de commerce m’a dit qu’à part m’inscrire au RSA, il n’y a rien à faire. »

Indemnité « dérisoire »

Avec ses « 30 000 euros de dettes », la proposition d’indemnisation de l’assurance, évaluée après le passage de l’expert à hauteur de 9 000 euros, lui semble « dérisoire ». « Ça ne va pas rembourser le découvert. Avec l’Urssaf, ce n’est même pas assez pour payer les quatre salaires. »

Au moins espérait-il pouvoir tourner la page avec la liquidation prononcée mardi. « J’attendais des réponses sur le devenir de ma dette, sur une éventuelle interdiction d’exercer, mais rien… Je dois remettre les clés au mandataire. Ils vont venir saisir les meubles du resto. »

Gaëtan Déféo reste en tout cas un habitant de La Laigne, même si sa maison, attenante au restaurant, classée jaune, a elle aussi subi des dégâts. « Ma fille de 10 ans est un peu angoissée, elle l’appelle la maison du tremblement de terre. »

Une cagnotte en ligne pour la mini-ferme

Créée en même temps que le restaurant, la mini-ferme de Gaëtan Déféo se trouve en difficulté. Au fil des ans, le gérant a réuni sur un terrain annexe une soixantaine d’animaux (poneys, ânes, chèvres, moutons, cochons, lapins, hamsters) qui faisaient le bonheur des enfants des clients. Désormais sans ressource, il a lancé une cagnotte en ligne pour sauver la mini-ferme, qu’il souhaite conserver (ce jeudi 28 septembre, la somme récoltée avoisine les 1 500 euros). « Un paysan que je connais m’a apporté une botte de foin. Je récupère aussi du pain dur dans les boulangeries et j’essaye de trouver des légumes. J’ai surtout reçu le soutien de l’association Animal Aids, qui m’apporte de la nourriture. »

Le devenir de Gaëtan Déféo après la fermeture de son restaurant

Après avoir fait face à la liquidation judiciaire simplifiée de son restaurant, Dé Fréro, Gaëtan Déféo se retrouve dans une situation difficile. En plus de devoir fermer son établissement suite au tremblement de terre qui a causé d’importants dégâts au bâtiment, il doit également faire face à la décision d’interdire aux poids lourds de plus de 3,5 tonnes de traverser La Laigne, ce qui a considérablement réduit sa clientèle.

Sans emploi et avec des dettes importantes à rembourser, Gaëtan se retrouve dans une situation précaire. Malgré ses idées innovantes, comme le lancement d’une ligne de vêtements et d’une bière artisanale locale, il lui est difficile de se projeter vers l’avenir.

La proposition d’indemnisation de l’assurance, évaluée à seulement 9 000 euros, est considérée comme dérisoire par Gaëtan, qui estime que cela ne suffira pas à rembourser ses dettes. Il ne pourra pas non plus bénéficier des allocations chômage puisqu’il était gérant non salarié.

Cependant, Gaëtan reste déterminé à rebondir. Il a déjà entrepris des démarches pour trouver un nouvel emploi et a même repris ses diplômes. Malgré les difficultés, il reste optimiste et espère pouvoir reconstruire sa vie professionnelle.

En parallèle, Gaëtan souhaite également sauver sa mini-ferme, qui a connu un grand succès auprès des enfants des clients. Pour financer les soins et l’alimentation des animaux, il a lancé une cagnotte en ligne qui a déjà récolté près de 1 500 euros. Grâce au soutien de l’association Animal Aids, qui lui apporte de la nourriture, il espère pouvoir maintenir la mini-ferme ouverte malgré les difficultés financières.

Malgré les épreuves, Gaëtan reste un habitant de La Laigne et compte bien reconstruire sa vie, que ce soit professionnellement ou en préservant son engagement envers les animaux de sa mini-ferme.