« Témoignage glaçant : en mission en Antarctique, ressentis à -60°C »

Philippe DONNART


Manon Mastin, une jeune scientifique venant de Dordogne, a été choisi pour travailler en tant que chimiste glaciologue au pôle Sud. Son rôle consiste à entretenir les instruments de mesure et à effectuer des prélèvements de neige et de glace. Elle partage son expérience et sa vie quotidienne peu ordinaire dans cette région extrême.

Manon Mastin à la station Concordia, en Antarctique

Manon Mastin, une jeune scientifique de 29 ans originaire de Dordogne, a réalisé son rêve d’explorer l’Antarctique en posant le pied au pôle Sud le 10 novembre 2023. Elle a été invitée à passer une année entière à la base Concordia pour mener une mission de chimiste glaciologue. Son objectif est de recueillir des données sur la composition de l’air et de la neige, ainsi que sur l’histoire climatique de la région. Elle travaille notamment sur la maintenance des instruments de mesure, la mesure de la densité de la neige, et des prélèvements pour des analyses de la composition des molécules d’eau.

Des données précieuses

Les mesures recueillies serviront à mieux comprendre les échanges atmosphère-neige et à étudier l’histoire du climat à partir des carottes de glace. Malgré les conditions difficiles, Manon doit continuer à monter chaque semaine sur « la tour américaine » pour déneiger les instruments météo et effectuer des réparations si nécessaire.

Son travail est indispensable pour la compréhension des phénomènes environnementaux dans cette région isolée et extrême. Elle fait partie d’une équipe scientifique internationale qui tente de percer les mystères de l’Antarctique et de mieux cerner les enjeux climatiques mondiaux.

Froid et manque d’oxygène

Vivre à Concordia est un défi quotidien pour Manon Mastin. En ce mois de février 2024, la jeune scientifique décrit des températures extrêmement basses avoisinant les -40 °C, avec des ressentis encore plus froids jusqu’à -60 °C. Ajouté au manque d’oxygène dû à l’altitude, la vie dans cette région est un véritable exploit physique et mental.

Pourtant, malgré ces difficultés, la scientifique s’émerveille de la vie à la station. Elle décrit une ambiance formidable et bienveillante, une grande famille où chacun trouve sa place. Cette communauté insulaire vit en autarcie durant les mois d’hiver, partageant les repas, les tâches ménagères et les loisirs.

Le contact avec l’extérieur est maintenu grâce à une connexion Internet qui permet aux hivernants de rester en contact avec leurs proches. Cependant, Manon admet avoir ressenti le manque de ses proches, en particulier pendant les fêtes. Elle trouve néanmoins un réconfort dans le soutien mutuel et la chaleur humaine de ses collègues.

Son parcours

Originaire de Dordogne, Manon Mastin a fait ses études dans la région avant de poursuivre sa carrière universitaire en Irlande et en France, se spécialisant dans les sciences de la Terre et de l’environnement. Elle a toujours été passionnée par la recherche et l’exploration, notamment dans des environnements extrêmes. Après avoir soutenu sa thèse sur un volcan sous-marin, elle a été sélectionnée pour participer à une mission en Antarctique. Son expérience et son expertise seront sans aucun doute précieuses pour la réussite de cette mission scientifique dans l’un des endroits les plus hostiles de la planète.