Tension croissante : police municipale en librairie à Bergerac !

Philippe DONNART


Lors d’une conférence de presse donnée le vendredi 13 octobre, le maire a reçu un soutien inattendu de la part d’un groupe de commerçants envers les libraires qui sont sur le point de porter plainte.

La polémique de l’intervention policière dans une librairie continue

Une semaine après l’intervention controversée de trois policiers municipaux dans la librairie La Colline aux livres à Bergerac (Dordogne), le feu continue de se propager. Le maire, Jonathan Prioleaud, a organisé une conférence de presse pour exposer sa version des faits et tenter de calmer la situation.

Entouré de conseillers municipaux et du chef de la police municipale, Jonathan Prioleaud a déclaré qu’il n’était pas au courant de l’intervention de la police municipale dans la librairie et qu’elle avait été sollicitée par la responsable du service commerce dans un but de prévention. Cette intervention faisait suite à la publication d’une photo sur Facebook montrant les libraires accrochés à un engin de levage.

Le maire affirme que les agents n’ont jamais demandé le retrait de la photo, mais ont simplement rappelé que les réseaux sociaux pouvaient être utilisés par les criminels pour repérer du matériel. Il a ajouté que le post était humoristique pour lui, mais qu’une entreprise avait indiqué qu’elle risquait de porter plainte, ce qui a motivé leur intervention bienveillante envers les commerçants.

Cependant, la version des libraires contredit celle du maire. Ils affirment que les agents leur ont montré une impression de leur post et leur ont demandé de retirer l’image. Ils reprochent également au maire de ne pas s’être déplacé lui-même et estiment qu’il est responsable des actes de sa police.

La polémique autour de cette intervention a mobilisé les commerçants locaux, qui se sont réunis devant le chantier du marché couvert en soutien aux libraires. Certains d’entre eux envisagent même une bataille judiciaire pour obtenir une indemnisation des dommages causés par les travaux.

De leur côté, les gérants de La Colline aux livres envisagent également de porter plainte. La situation reste tendue dans le centre-ville de Bergerac, où les travaux avancent malgré tout.

La liberté d’expression remise en question

Cette affaire a remis en lumière la question de la liberté d’expression et du rôle de la police municipale dans la protection de la sécurité publique. De nombreux citoyens s’interrogent sur la légitimité de l’intervention policière dans une affaire qui semblait relever davantage de la sphère privée.

Certains soulignent que la méthode utilisée par la police municipale était inappropriée et pourrait être interprétée comme une tentative d’intimidation envers les commerçants. D’autres estiment que le maire aurait dû prendre ses responsabilités et s’impliquer davantage dans la résolution de ce conflit.

Cette affaire met en lumière les limites de l’intervention des forces de l’ordre dans des affaires de ce type et soulève des questions sur l’utilisation des réseaux sociaux comme outil de surveillance et de contrôle. Les autorités doivent trouver un équilibre délicat entre la protection de la sécurité publique et le respect des libertés individuelles.

Il est essentiel que des mesures soient prises pour garantir que de tels incidents ne se reproduisent pas à l’avenir et que les droits et libertés des citoyens soient respectés. L’affaire de la librairie La Colline aux livres à Bergerac est un rappel de l’importance d’une surveillance et d’un contrôle démocratiques des forces de l’ordre, afin de préserver l’État de droit et les libertés fondamentales.