175 pays négocient pour réduire la pollution plastique : faut-il produire moins ou mieux recycler ?

Philippe DONNART

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La réunion qui débute demain au Kenya rassemblera des délégués de 175 nations dans le but d’entamer des négociations sur des actions concrètes pour lutter contre la pollution plastique. Malgré les divergences nombreuses entre les différentes parties prenantes, cet événement marque une avancée significative dans la prise de conscience collective des enjeux liés à la pollution plastique à l’échelle mondiale.

Un traité mondial pour lutter contre les plastiques

Les négociateurs du monde entier se sont mis d’accord l’année dernière pour finaliser d’ici fin 2024 un premier traité mondial pour lutter contre le fléau des plastiques. L’enjeu est de taille car le plastique, issu de la pétrochimie, est omniprésent : des déchets de plastique de toutes tailles se retrouvent déjà au fond des océans et au sommet des montagnes. Des microplastiques ont été détectés dans le sang ou le lait maternel. Un large consensus existe sur la nécessité d’un traité.

Différentes visions pour lutter contre les plastiques

Entre les politiques défendues par les différents pays, les défenseurs de l’environnement et les industriels du plastique, les positions divergent.

Réduire ou recycler ?

Les négociateurs se sont déjà réunis à deux reprises, mais le rendez-vous du 13 au 19 novembre à Nairobi, siège du programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), constitue la première occasion de débattre d’un projet de traité publié en septembre qui dessine les nombreuses voies permettant de résoudre le problème du plastique.

Préalablement aux discussions à Nairobi, une soixantaine de pays – emmenés par le Rwanda, la Norvège et l’Union européenne – ont exprimé leurs inquiétudes face à cette tendance et ont appelé à « des dispositions contraignantes dans le traité pour restreindre et réduire la consommation et la production » de plastique.

Mais cette position n’est pas partagée par les pays membres de l’Opep et les États-Unis qui sont réticents à envisager une réduction de la production et militent en faveur du recyclage et d’une meilleure gestion des déchets.

L’urgence de la situation

La pollution plastique devrait s’aggraver : la production annuelle a plus que doublé en 20 ans pour atteindre 460 millions de tonnes. Elle pourrait tripler d’ici à 2060 si rien n’est fait. Or, seulement 9 % des plastiques sont recyclés. Le plastique joue aussi un rôle dans le réchauffement climatique : il représentait 3,4 % des émissions mondiales en 2019, chiffre qui pourrait plus que doubler d’ici à 2060, selon l’OCDE.

Le contexte climatique

Les négociations de Nairobi interviennent à quelques semaines du coup d’envoi de la COP 28 sur le climat aux Émirats arabes unis dont l’objectif est de parvenir à une réduction des émissions de gaz à effet de serre et d’aider les pays en développement à faire face aux conséquences du changement climatique, après une année marquée par des événements météorologiques dévastateurs.

Les pays riches ont historiquement pollué davantage et ont exporté pendant des années leurs déchets vers les pays les moins développés.

Les conséquences du plastique sur l’environnement

Le plastique a des conséquences catastrophiques sur l’environnement. Non seulement il pollue les océans et le sol, mais il a également un impact sur la santé des êtres vivants. Les microplastiques en suspension dans l’air peuvent contaminer les nuages et modifier le climat, selon les scientifiques.

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Les dangers du plastique

Les microplastiques ont été détectés dans l’eau potable, dans le sol, dans les aliments, et même dans le lait maternel. Ces particules peuvent être ingérées par les animaux et les humains, entraînant des conséquences sanitaires potentiellement graves.

La nécessité de trouver des alternatives durables

Face à cette situation alarmante, de nombreux pays et organisations internationales préconisent une réduction de la production et de la consommation de plastique, ainsi qu’une transition vers des solutions de rechange durables et respectueuses de l’environnement. Des mesures urgentes doivent être prises pour réduire l’impact désastreux du plastique sur la planète.

L’importance de sensibiliser et d’éduquer

La prise de conscience environnementale est fondamentale pour provoquer un changement réel et durable. Il est essentiel d’éduquer les citoyens sur les dangers du plastique et de promouvoir des alternatives plus respectueuses de l’environnement, tout en encourageant des pratiques responsables en matière de consommation.

Des actions politiques et des mesures réglementaires sont nécessaires

Au niveau politique, il est crucial que les gouvernements prennent des mesures concrètes pour restreindre et réduire la production et la consommation de plastique. Des réglementations strictes et des politiques environnementales robustes sont nécessaires pour faire face à ce fléau mondial.

La coopération internationale pour lutter contre la pollution plastique

La lutte contre la pollution plastique est un défi mondial qui nécessite une collaboration internationale. Les pays du monde entier doivent travailler ensemble pour développer des stratégies efficaces, partager les meilleures pratiques et coordonner leurs efforts afin de protéger la planète et ses habitants.