Autorisation de chasser les alouettes : l’État teste l’expérience jusqu’au 20 novembre !

Philippe DONNART


La Ligue de protection des oiseaux (LPO) s’oppose à l’utilisation de filets et de cages pour chasser cet oiseau, ce qui est désormais interdit. Cependant, une étude controversée est actuellement en cours jusqu’au 20 novembre afin d’évaluer l’impact de ces pratiques sur la population de l’oiseau.

Expérimentation de la chasse aux alouettes : une pratique controversée

La chasse traditionnelle de l’alouette est une pratique qui divise les défenseurs des oiseaux et les amateurs de capture. Cette controverse oppose ceux qui souhaitent protéger les espèces d’oiseaux à ceux qui utilisent des filets ou des cages pour les capturer. Pour l’instant, ce sont les défenseurs des oiseaux qui ont le dessus, car ces deux modes de capture sont interdits en raison de leur manque de sélectivité.

Cependant, afin de vérifier si ces méthodes de capture sont vraiment non sélectives, une étude a été mise en place, en partenariat avec le ministère de la Transition écologique et la Fédération nationale de chasse. Cette étude, qui a eu lieu du 1er octobre au 20 novembre, autorise la capture de 6 000 alouettes à l’aide de filets et de cages. Des arrêtés préfectoraux ont été mis en place pour permettre cette expérimentation dans plusieurs départements du Sud-Ouest, notamment en Gironde, dans les Landes, en Lot-et-Garonne et dans les Pyrénées-Atlantiques.

« Toutes les prises sont relâchées, après avoir été contrôlées par des agents de l’Office français de la biodiversité (OFB) »

L’objectif de cette étude est de démontrer la sélectivité des captures effectuées avec ces techniques. Toutes les prises sont relâchées après avoir été contrôlées par des agents de l’OFB, pour s’assurer qu’aucune espèce non ciblée n’est tuée. Si un autre oiseau est piégé, il est relâché sans dommages.

Cette expérimentation a suscité des réactions diverses. Certains défenseurs de la chasse estiment que ces méthodes ne provoquent aucun dégât collatéral. Pour eux, il s’agit d’une pratique expérimentale et non de chasse à proprement parler. Cependant, d’autres craignent que cette expérimentation ne soit qu’un miroir aux alouettes, et que les résultats ne soient pas pris en compte par les décideurs avant que le Conseil d’État ne statue sur cette pratique controversée.

Maintenir la tradition ou préserver la biodiversité ?

Les défenseurs des oiseaux, comme l’association régionale Les Chasseurs du Grand Sud-Ouest méprisés, estiment que cette pratique de chasse aux alouettes est dépassée et qu’elle contribue au déclin de cette espèce. Ils mettent en avant le fait que la population d’alouettes diminue, aussi bien lorsqu’elles nichent que lorsqu’elles migrent pour l’hiver. Ils affirment également que l’alouette souffre déjà de l’effondrement des populations d’insectes, ce qui rend cette chasse d’autant plus dangereuse pour l’espèce.

Cependant, les chasseurs défendent cette pratique en arguant qu’elle ne présente pas de risques pour les populations d’alouettes. Ils soulignent que toutes les prises sont relâchées après contrôle, ce qui permet de préserver les espèces non ciblées. Malgré cela, il reste des incertitudes quant à l’avenir de cette pratique, notamment en raison des attaques juridiques de la Ligue de protection des oiseaux contre les arrêtés préfectoraux autorisant cette expérimentation.

La question de savoir s’il est préférable de maintenir les traditions de chasse ou de préserver la biodiversité reste un débat complexe, dans lequel les intérêts des uns et des autres sont souvent en conflit. Les résultats de cette expérimentation seront donc scrutés avec attention, mais il faudra encore du temps avant de savoir si cette pratique controversée sera autorisée ou interdite définitivement.

La conservation des espèces en danger, un défi mondial

Cette controverse autour de la chasse aux alouettes illustre les difficultés auxquelles les défenseurs de la biodiversité sont confrontés dans le monde entier. La sixième extinction de masse est en cours et de nombreuses espèces sont en danger. Les scientifiques tirent la sonnette d’alarme depuis de nombreuses années, mais les mesures prises pour préserver la biodiversité restent insuffisantes.

Il est crucial de trouver un équilibre entre les pratiques traditionnelles et la protection de la faune et de la flore. Les avancées scientifiques et les études sont essentielles pour évaluer l’impact des activités humaines sur l’environnement et prendre des mesures appropriées pour sauvegarder les espèces en danger.

La conservation de la biodiversité est un défi mondial qui nécessite une action collective. Les gouvernements, les organisations non gouvernementales, les scientifiques et les citoyens doivent travailler ensemble pour mettre en place des politiques et des pratiques durables.

Il est également important de sensibiliser le grand public à l’importance de la biodiversité et aux conséquences de sa disparition. Chacun peut jouer un rôle en adoptant des comportements respectueux de l’environnement et en soutenant les initiatives de conservation.

La controverse autour de la chasse aux alouettes soulève des questions fondamentales sur la préservation de la biodiversité et la nécessité de concilier les traditions avec la protection de l’environnement. Il est temps d’agir pour préserver notre patrimoine naturel et assurer un avenir durable pour les générations futures.