Banquise antarctique : record de surface minimale ! Cliquez vite !

Philippe DONNART


Le 10 septembre, il a été constaté que la surface maximale de la banquise de l’Antarctique pour cette année s’élevait à 16,96 millions de kilomètres carrés. Ce chiffre est le plus bas jamais enregistré depuis le début des relevés en 1979 jusqu’à l’année 2023, et de loin.

La banquise de l’Antarctique atteint un niveau record de fonte

Les relevés scientifiques ont révélé que la banquise de l’Antarctique a atteint sa plus petite surface jamais enregistrée, selon l’observatoire américain de référence. La banquise fond pendant l’été et se reconstitue pendant l’hiver, qui arrive actuellement dans l’hémisphère Sud. Le National Snow and Ice Data Center (NSIDC) a annoncé que le 10 septembre, la banquise de l’Antarctique avait atteint une surface maximale de 16,96 millions de km², ce qui est le plus bas enregistré depuis 1979. L’étendue maximale atteinte cette année est inférieure de 1,03 million de km² au précédent record. En février, pendant l’été austral, la banquise avait atteint un niveau record de fonte avec une surface minimale de 1,79 million de km². Malgré l’arrivée de l’hiver, la banquise s’est reformée à un rythme inhabituellement lent.

« Virage brutal »

Pendant des décennies, la banquise de l’Antarctique est restée relativement stable, voire s’étendait légèrement. Cependant, depuis août 2016, il y a eu un « virage brutal » dans la tendance de la banquise de l’Antarctique, qui diminue presque tous les mois de l’année, selon le NSIDC. Les scientifiques ont du mal à établir un lien formel avec le réchauffement planétaire, car les modèles climatiques ont du mal à prédire les évolutions de la banquise antarctique. Cependant, il est de plus en plus probable que cette tendance depuis 2016 soit liée au réchauffement de la couche supérieure de l’océan. Les océans se réchauffent à l’échelle mondiale, ce qui pourrait signifier le début d’une tendance à long terme de déclin de la banquise antarctique.

« Sinistre »

La fonte de la banquise de l’Antarctique n’a pas d’impact immédiat sur le niveau de la mer, car elle se forme par congélation de l’eau salée déjà présente dans l’océan. Cependant, la perte de la banquise accentue le réchauffement climatique en réfléchissant moins les rayons du Soleil que l’océan plus sombre. De plus, la perte de la banquise expose davantage les côtes de l’Antarctique aux vagues, ce qui pourrait déstabiliser la calotte glaciaire composée d’eau douce. Si cette calotte glaciaire venait à fondre, cela provoquerait une montée catastrophique du niveau des océans. La fonte de la banquise a également un effet désastreux sur la faune, en particulier sur les manchots empereurs. Une étude récente a révélé que plusieurs colonies de manchots ont subi une perte « catastrophique » de 100% de leurs poussins en raison de la fonte précoce de la banquise.

Des conséquences sur le climat et la biodiversité

La fonte de la banquise de l’Antarctique a des conséquences significatives sur le climat et la biodiversité de la région. En plus d’accentuer le réchauffement climatique en exposant davantage l’océan à la chaleur solaire, la fonte de la banquise a un impact sur la biodiversité des écosystèmes marins de l’Antarctique. La banquise est un habitat essentiel pour de nombreuses espèces, telles que les manchots empereurs et les phoques, qui utilisent la glace pour se reproduire et se nourrir. La perte de la banquise peut entraîner une diminution des populations de ces espèces et perturber l’équilibre écologique de la région. De plus, la fonte de la banquise peut également avoir des conséquences sur les courants océaniques et les schémas climatiques mondiaux, en modifiant la circulation des eaux et le transport de chaleur. Il est donc crucial de comprendre les causes de la fonte de la banquise de l’Antarctique et d’élaborer des stratégies pour atténuer ses effets sur le climat et la biodiversité.