Des avocatiers qui prospèrent en Lot-et-Garonne

Philippe DONNART


C’est dans le village de Birac-sur-Trec que, il y a sept ans, Alain Darqué a décidé de planter un arbre inhabituel pour cette région. En effet, cet arbre est plus habituellement présent dans les régions méditerranéennes ainsi que sous des climats tropicaux ou subtropicaux.

Alain Darqué, le boulanger de Birac devenu cultivateur d’avocats

Alain Darqué, célèbre boulanger de la commune de Birac pendant plus de trois décennies, a pris sa retraite en 1997. Depuis, il consacre son temps libre à cultiver des avocatiers dans son jardin.

Situé en plein centre bourg, le jardin d’Alain est le lieu de naissance d’une petite merveille : des avocatiers qui poussent à une altitude où on ne les attendrait guère. Avec une passion et une détermination admirables, Alain a réussi à faire pousser plusieurs de ces arbres depuis déjà sept ans.

Des fruits insolites

Parti d’un simple noyau d’avocat, l’un des arbres d’Alain a atteint une hauteur impressionnante d’une dizaine de mètres. Mais la véritable surprise a été de découvrir, pour la première fois, des fruits suspendus à ses branches. Des fruits habituellement associés à des climats bien plus chauds que celui de Birac. En effet, l’avocatier est connu pour sa sensibilité au froid et à l’humidité hivernale.

Alain a su trouver le moyen de protéger ses arbres en les plantant dans un passage entre deux hauts murs, leur procurant ainsi une certaine protection contre les éléments. Parmi les différentes variétés d’avocatiers qu’il cultive, une espèce se distingue par ses feuilles plus arrondies, d’un vert plus foncé et plus brillant.

La botanique au service de la reproduction

L’avocatier est une espèce hermaphrodite, ce qui signifie que chaque fleur possède à la fois des organes mâles et femelles. Ces fleurs s’ouvrent deux fois au cours de leur cycle de vie. La première ouverture se fait en tant que mâle, lorsque les étamines se dressent et libèrent leur pollen. La seconde ouverture se fait en tant que femelle, lorsque les étamines sont abaissées et écartées du pistil pour permettre la fécondation.

Pour favoriser la pollinisation de ses arbres, Alain Darqué ne compte pas uniquement sur les insectes butineurs. Il a trouvé une astuce bien à lui pour assurer la reproduction de ses avocatiers : il secoue vigoureusement les branches, faisant ainsi s’envoler le pollen et permettant aux fleurs de se féconder.

Grâce aux efforts et à la persévérance d’Alain, la petite commune de Birac est maintenant le foyer d’une curiosité botanique unique. Ses avocatiers exotiques sont non seulement une fierté pour lui, mais aussi une source d’inspiration pour tous les amateurs de jardinage qui aimeraient se lancer dans des projets audacieux et créatifs.