C’est une année exceptionnelle pour la vigne dans les départements de Charente et Charente-Maritime. Les viticulteurs se retrouvent face à une situation inhabituelle où ils manquent parfois de cuves pour stocker leur récolte abondante. Cette situation inattendue oblige certains distillateurs à mettre leurs alambics en marche afin de pouvoir absorber ce trop-plein de raisins. Les agriculteurs sont donc confrontés à un défi logistique inattendu, mais également à une opportunité de valoriser leur production en la transformant en eau-de-vie.
Cette surproduction de raisins offre une belle perspective pour le secteur viticole de ces deux régions, tout en mettant en évidence l’excellente qualité des vendanges de cette année. Il est rare de voir une telle générosité de la part de la vigne, et les vignerons sont ravis de profiter de cette abondance. Les consommateurs pourront également se réjouir de la possibilité de déguster des produits de qualité provenant de cette récolte particulièrement prolifique. Cependant, il est important de trouver des solutions durables pour faire face à ces épisodes exceptionnels de surproduction, afin de préserver l’équilibre du marché et éviter le gaspillage inutile. Au final, cette situation souligne l’importance de l’adaptabilité et de la flexibilité des acteurs de l’industrie viticole pour faire face à tous les défis que la nature peut leur réserver.
Les Vendanges 2023 : une récolte généreuse et préoccupante
Les vendanges battent leur plein en Charente et en Charente-Maritime, révélant une récolte abondante peu commune. Les experts du Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC) estiment un rendement moyen probable de 145 hectolitres par hectare, ce qui serait un record pour les dix dernières années. Cependant, cette situation suscite des inquiétudes parmi les viticulteurs de la région.
La météo atypique de cette année, avec des températures estivales en octobre, a impacté considérablement la période des vendanges. Les distillateurs ont déjà allumé leurs chaudières, tandis que les baignassouts profitent encore des plages de Royan. Cette situation inhabituelle laisse les paysans perplexes et déconcertés.
Dans les terres de Charente et de Charente-Maritime, la récolte de l’ugni blanc, le principal cépage utilisé pour la production du cognac, est exceptionnellement abondante. Les vendanges ont débuté le 18 septembre et se poursuivront jusqu’à la mi-octobre. Les viticulteurs font face à des défis majeurs pour préserver la qualité des raisins dans des conditions climatiques anormales.
Les fortes chaleurs de septembre et les pluies inattendues dans certaines régions ont regonflé les baies et augmenté les rendements. Les viticulteurs estiment pouvoir atteindre entre 150 et 160 hectolitres par hectare, avec un degré d’alcool d’environ 9 degrés. Cependant, le temps caniculaire complique le travail sur le terrain. Les vendanges doivent commencer tôt le matin pour éviter que les raisins ne montent en température et fermentent mal.
Dans la commune de Bellevigne, Guillaume Duluc, qui exploite 85 hectares de vignes, affronte cette situation avec détermination. Vendanger est devenu une course contre la montre, à environ 4 km/h entre les rangs. Il ajuste minutieusement le réglage de sa machine pour préserver la qualité des raisins qui arrivent au pressoir. Selon lui, un bon cognac commence par un bon vin. Il se prépare à un millésime à la fois quantitatif et qualitatif.
Cependant, cette abondance de raisins soulève également des problèmes de stockage. Certains viticulteurs, dont Jean-Philippe Painturaud à Segonzac, font face à des capacités de cuverie limitées et doivent trouver des solutions d’urgence. Pour pallier les excédents, une partie de la récolte est dirigée vers des bouilleurs professionnels qui ont dû allumer leurs alambics avec un mois d’avance.
Cette récolte abondante, bien que prometteuse d’un point de vue quantitatif, rencontre des difficultés sur le plan économique. Le marché américain, en crise, a réduit ses besoins, ce qui a conduit le négoce à réviser ses attentes à la baisse. Les viticulteurs sont donc invités à reconstituer leurs réserves climatiques pour faire face à d’éventuels aléas climatiques.
Les vendanges 2023 sont exceptionnelles en Charente et en Charente-Maritime, avec une récolte généreuse mais préoccupante. Les viticulteurs cherchent à préserver la qualité des raisins dans des conditions climatiques inattendues et doivent également faire face à des défis économiques. La réserve climatique apparaît comme la meilleure solution pour faire face à l’incertitude du marché et assurer la continuité de la production de cognac dans la région.
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