Militants assignent 32 États devant la CEDH ! Cliquez maintenant !

Philippe DONNART


Mercredi, six jeunes originaires du Portugal ont décidé de saisir la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) contre 32 Etats. Leur objectif est de créer une nouvelle jurisprudence visant à renforcer la lutte contre le changement climatique. Ces jeunes souhaitent ainsi utiliser la voie juridique pour faire entendre leur voix et prendre des mesures concrètes pour protéger l’environnement. En prenant cette initiative, ils espèrent que leur action aura un impact significatif et encouragera d’autres pays à agir également pour la sauvegarde de notre planète. Cela marque un tournant dans la lutte contre le changement climatique, où la jeunesse joue un rôle central en exigeant des mesures plus strictes et en tenant les gouvernements responsables de leurs actions. La Cour européenne des droits de l’Homme est ainsi appelée à prendre une décision qui pourrait influencer de nombreux pays et contribuer à une plus grande prise de conscience de l’urgence climatique.

Des jeunes portugais ont porté plainte contre les gouvernements européens et d’autres pays pour leur inaction face au réchauffement climatique. En 2017, ces six plaignants ont été témoins des terribles incendies qui ont ravagé des milliers d’hectares de leur pays et causé la mort de plus de cent personnes. Ces événements ont été un véritable déclic pour ces jeunes, les poussant à vouloir demander des comptes.

André Oliveira, âgé de 15 ans, affirme que les gouvernements européens ne parviennent pas à les protéger. Selon lui, les jeunes sont en première ligne face au changement climatique en Europe, avec des vagues de chaleur de plus en plus fréquentes et intenses, même en février. Ils estiment que les émissions de gaz à effet de serre des 27 États de l’Union européenne, ainsi que de pays comme la Russie, la Turquie, la Suisse, la Norvège et le Royaume-Uni, ne sont pas suffisamment réduites, ce qui contribue au réchauffement climatique et impacte leur vie et leur santé.

D’un point de vue juridique, les six jeunes Portugais invoquent les violations du « droit à la vie » et du « droit au respect de la vie privée » inscrits dans la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’Homme. Leur avocat espère obtenir de la Cour européenne des droits de l’Homme une décision contraignante qui obligerait les États à accélérer leurs efforts pour lutter contre le changement climatique. Cette affaire est considérée comme prioritaire et sera débattue devant la formation la plus solennelle de la Cour, la Grande chambre.

Il s’agit d’un cas unique, car c’est la première fois que la CEDH examine spécifiquement le réchauffement climatique. La Cour devra d’abord statuer sur la recevabilité de la requête, ce qui implique le respect de critères stricts. Normalement, les requérants doivent épuiser les voies de recours nationales avant de saisir la CEDH, mais les six plaignants ont directement saisi l’institution en raison de la charge excessive et disproportionnée que représenterait la conduite de procédures distinctes dans chacun des 32 États visés.

Dans leur démarche, les plaignants ont attiré l’attention de la Commissaire aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe, qui a exprimé son soutien à leur cause. Elle estime que les juges européens doivent apporter une protection concrète aux personnes qui subissent les conséquences du changement climatique. Les jeunes portugais ont également l’espoir que leur affaire puisse aider à éviter une crise climatique incontrôlable, mais la décision de la Cour ne sera pas communiquée avant plusieurs mois.

Dans un contexte mondial où la question du changement climatique est de plus en plus préoccupante, de nombreux pays tentent de prendre des mesures pour lutter contre ses effets. Cependant, l’inaction persistante de certains gouvernements suscite la colère et la frustration de nombreux citoyens, en particulier des jeunes qui sont les plus directement touchés par ces problèmes. La plainte des jeunes portugais est un exemple de plus de la détermination de la jeunesse à se battre pour leur droit à un avenir durable.