Pêcheurs : gouvernement réclame soutien régional pour stopper aide carburants !

Philippe DONNART

À compter du 15 octobre, une aide de 20 centimes par litre de gazole va cesser d’être accordée. Face à cette disparition, les autorités gouvernementales sont actuellement en quête d’une solution alternative afin de compenser cette mesure, et pour cela, elles sollicitent la collaboration des régions, bien que ces dernières ne semblent pas très enclines à y adhérer.

La fin des aides au gazole pour les pêcheurs : vers une compensation insuffisante

L’aide de 20 centimes par litre de gazole accordée aux pêcheurs depuis 18 mois touchera à sa fin à partir du 15 octobre. Cette décision est conforme à la disposition européenne qui avait autorisé cette aide. Face à la colère grandissante des marins, le gouvernement se retrouve dans l’obligation de trouver une compensation.

Pour répondre à cette situation, le secrétaire d’État à la mer, Hervé Berville, avait dans un premier temps proposé une réduction de 13 centimes par litre, prise en charge par TotalEnergie, le gestionnaire des pompes dans les ports. Quelques jours plus tard, lors des Assises annuelles de la pêche, il a déclaré qu’il continuerait à se mobiliser au niveau européen pour prolonger ce régime d’aides.

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Afin de trouver une solution de compensation, le gouvernement a rencontré les collectivités, départements et régions. L’idée est de les encourager à contribuer financièrement. Le secrétariat à la Mer souligne qu’il serait logique que les collectivités assument une partie de la responsabilité dans le cadre d’une décentralisation bien comprise.

Le gouvernement suggère aux Régions de puiser dans le fonds européen pour les affaires maritimes, la pêche et l’aquaculture (FEAMPA). Cependant, cette proposition est loin de faire l’unanimité. Certains comme Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France, estiment que ce fonds est dédié à l’innovation pour la flotte et non aux aides d’urgence. Il rejette également la possibilité d’acheter du carburant en masse pour le revendre aux énergéticiens. Selon lui, si l’État présente un budget en déséquilibre, ce n’est pas le cas des régions.

Les chaluts de fond, qui sont les plus touchés par les fluctuations du cours du baril, représentent 50 % des captures de poisson en valeur. Les pêcheurs qui utilisent ces chaluts craignent de devoir investir massivement, sans aucune aide financière, pour changer leurs moteurs, car les alternatives aux moteurs thermiques sont encore peu nombreuses.

Une situation préoccupante pour les pêcheurs

Face à la fin des aides au gazole, les pêcheurs français se retrouvent dans une situation préoccupante. Ces aides étaient essentielles pour les aider à faire face aux coûts élevés du carburant pour leurs navires de pêche. En effet, le gazole représente une part importante des dépenses des pêcheurs, notamment pour les chaluts de fond.

La décision du gouvernement de mettre fin à ces aides a provoqué la colère des marins. Ils estiment que cette décision est un « désengagement » de l’État envers la filière de la pêche. Pour eux, il est injuste de mettre fin à ces aides sans proposer de solutions de compensation adéquates.

Aujourd’hui, de nombreux pêcheurs se retrouvent dans une situation financière difficile. Les coûts du carburant continuent d’augmenter, tandis que les prix du poisson restent souvent bas. Cette situation met en péril la viabilité économique des entreprises de pêche, en particulier celles qui utilisent des chaluts de fond.

Les pêcheurs craignent également que la fin des aides au gazole ne les oblige à investir massivement dans de nouveaux moteurs plus respectueux de l’environnement. En effet, les alternatives aux moteurs thermiques sont encore peu développées et souvent très coûteuses. Sans aides financières, de nombreux pêcheurs pourraient se retrouver dans l’incapacité de moderniser leur flotte.

Face à cette situation, le gouvernement tente de trouver une solution de compensation. Le secrétaire d’État à la mer, Hervé Berville, a proposé une réduction de 13 centimes par litre de gazole, prise en charge par TotalEnergie. Cependant, cette proposition est jugée insuffisante par de nombreux pêcheurs, qui estiment que cela ne couvrira pas les coûts supplémentaires liés au carburant.

Parallèlement, le gouvernement encourage les collectivités, départements et régions à apporter leur contribution financière. Cependant, cette proposition est loin de faire l’unanimité, certaines régions refusant de puiser dans le fonds européen prévu à cet effet. Cette situation complexe met en évidence les difficultés auxquelles sont