Plainte « Polluants éternels » déposée contre Arkema

Philippe DONNART


Le groupe chimique Arkema est confronté à des accusations de la part de dix associations et de 47 requérants individuels concernant l’utilisation des PFAS, communément appelés les « polluants éternels ». Ces produits chimiques suscitent de vives préoccupations en raison de leur persistance dans l’environnement et de leur impact potentiel sur la santé. Ces allégations mettent en lumière les inquiétudes grandissantes concernant l’utilisation abusive et non réglementée de ces substances chimiques toxiques. Les plaintes déposées par ces associations, ainsi que par les requérants individuels, soulignent l’importance de la prise de conscience et de l’action pour réduire l’utilisation de ces PFAS et protéger ainsi notre environnement et notre santé. Arkema se retrouve donc confronté à un défi majeur pour répondre à ces accusations et prendre les mesures nécessaires afin de répondre aux préoccupations légitimes de la société civile.

Le groupe chimique Arkema visé par une enquête judiciaire pour atteintes à l’environnement et à la santé

Le parquet de Lyon a annoncé avoir pris des mesures en vue d’éventuelles sanctions sanitaires à l’encontre du groupe chimique Arkema. Cette décision fait suite à une plainte déposée en mai par des associations accusant l’entreprise d’atteintes à l’environnement et à la santé, en raison de l’utilisation de PFAS, également connus sous le nom de « polluants éternels ». Cette affaire a pris une tournure judiciaire avec la saisie d’un juge des détentions et de la liberté pour obtenir un référé environnemental.

La plainte a été déposée par dix associations, dont l’antenne locale de l’association environnementale « Notre affaire à tous », ainsi qu’un syndicat (FSU) et 47 requérants individuels. Cette mobilisation vise à obtenir une étude approfondie sur les risques sanitaires liés aux PFAS utilisés par l’usine Arkema à Pierre-Bénite, au sud de Lyon, ainsi que des sanctions contre l’industriel.

Les plaignants soulignent les conséquences néfastes de ces produits sur la santé, avec des perturbations endocriniennes et même un cas de cancer des testicules chez un enfant de moins de deux ans. Il est donc urgent d’évaluer les risques de contamination et de mettre en place des mesures de prévention adéquates.

Des mesures concrètes pour évaluer la contamination

Les différentes parties impliquées dans cette affaire exigent des mesures concrètes pour évaluer la contamination et ses conséquences. Parmi ces mesures, il est notamment demandé la réalisation de prises de sang et d’analyses sur le lait maternel et les denrées alimentaires provenant de producteurs bio et non-bio. L’objectif est de déterminer l’ampleur de la contamination et d’identifier les sources de pollution.

De plus, il est réclamé la réalisation d’une étude sanitaire par un laboratoire indépendant. Cette mesure permettrait d’évaluer les effets à long terme de l’exposition aux PFAS sur la santé des habitants de la région.

Engagement des communes et de l’agglomération

La mobilisation ne se limite pas aux associations et aux particuliers. Vingt communes du sud de Lyon, dont Pierre-Bénite, ont annoncé leur intention de déposer collectivement une plainte contre les industriels de la chimie soupçonnés de pollution aux PFAS. Cette plainte n’a pas encore été officiellement déposée, mais les maires expriment leur détermination à faire toute la lumière sur cette affaire.

Le 27 septembre, Vienne Condrieu Agglomération a également décidé de se joindre à la plainte contre X déposée par les communes de Pierre-Bénite et Chasse-sur-Rhône. Cette initiative témoigne de la volonté des collectivités locales de prendre des mesures pour lutter contre la pollution et préserver la santé de leurs habitants.

Face à ces accusations, la direction d’Arkema a tenu à rappeler que le site de Pierre-Bénite respecte toutes les réglementations en matière de rejets industriels et fait l’objet de contrôles réguliers de la part des autorités compétentes. Cependant, ces déclarations ne semblent pas suffire à rassurer les plaignants qui attendent des mesures concrètes pour remédier à la situation.