« Révélation : Périgord survolé par 100 vols/h d’oiseaux migrateurs »

Philippe DONNART


Depuis sa résidence, érigée en 1973 sur les sommets de Saint-Mayme-de-Péreyrol, située en Dordogne, Jean-Claude Bonnet observe scrupuleusement chaque jour le spectacle des oiseaux migrateurs s’envolant vers le Sud.

La migration des oiseaux aériens : un spectacle observé par les passionnés

Chaque année, à la même période, Jean-Claude Bonnet se tient prêt devant sa maison, les yeux rivés vers le ciel. Depuis 2002, année de sa retraite, il s’est spécialisé dans l’observation des oiseaux migrateurs lors de la saison hivernale. Son petit terrain d’un hectare, situé sur les hauteurs de Saint-Mayme-de-Péreyrol, lui offre une vue à 360° sur la campagne et le ciel de Dordogne, ce qui en fait le lieu idéal pour assister à ce spectacle impressionnant.

Armé de ses jumelles, il compte méticuleusement chaque vol d’oiseaux qui passe au-dessus de lui. Pigeons ramiers, milans, grues, cormorans, busards, bondrées, alouettes, grives, pinsons… La diversité des espèces est impressionnante. Jean-Claude Bonnet a développé une technique bien rodée au fil des années. Il compte les petits vols par paquets de dix et passe aux paquets de 100 ou 1 000 pour les vols plus importants. Il admet cependant qu’il y a toujours une marge d’erreur dans ses observations.

Toutes ses observations sont minutieusement consignées dans des carnets, qu’il conserve religieusement. Il les reporte également sur le site de la Ligue de protection des oiseaux (LPO), contribuant ainsi à l’étude des populations et de leur évolution. Les chiffres qu’il a collectés montrent une augmentation du nombre de pigeons ramiers au fil des années, passant de 200 000 dans les années 2010 à environ 300 000 aujourd’hui.

Parmi les espèces qu’il observe, Jean-Claude Bonnet note une diminution des insectivores tels que l’alouette ou l’ortolan, qui sont victimes de la disparition de leur garde-manger en raison de l’utilisation des pesticides. Par contre, il constate un retour de certaines espèces disparues, comme le hibou grand-duc et le faucon pèlerin. La tourterelle turque, l’élanion blanc, le pic noir et la cigogne sont également présents dans la région.

Cette année, la migration des pigeons ramiers se fait attendre en raison des conditions météorologiques clémentes. Jean-Claude Bonnet a déjà compté 107 000 pigeons ramiers, soit deux fois moins que l’année précédente à la même période. Mais il sait que dès l’arrivée d’un coup de froid et d’un vent du nord, les oiseaux descendront en masse.

Pour partager sa passion avec d’autres amateurs, la Ligue de protection des oiseaux organise une rencontre annuelle dans le jardin de Jean-Claude Bonnet. C’est l’occasion d’échanger des expériences et des astuces pour reconnaître et compter les oiseaux. Duran le printemps, Jean-Claude Bonnet se consacre également à l’observation des migrateurs qui remontent vers le Nord, bien que ce soit moins spectaculaire que la migration vers le Sud.

Au fil des années, Jean-Claude Bonnet a pu constater les changements dans les populations d’oiseaux. Certains sont revenus, d’autres ont disparu. Il reste cependant conscient que ses observations ne peuvent pas être généralisées à l’ensemble de la région. Chaque année, les migrations peuvent varier en fonction de différents facteurs, tels que les conditions météorologiques ou les modifications de l’environnement.

La passion de Jean-Claude Bonnet pour l’observation des oiseaux migrateurs est non seulement un plaisir personnel, mais aussi une contribution précieuse à la recherche scientifique sur ces espèces. Grâce à des amateurs passionnés comme lui, nous en apprenons davantage sur la vie et les déplacements de ces incroyables créatures qui traversent nos cieux chaque année.