Suite à l’abstention de la France et de l’Allemagne, un second vote sera organisé en novembre afin de déterminer le sort de l’herbicide controversé.
La Commission européenne échoue à renouveler l’autorisation du glyphosate jusqu’en 2033
La Commission européenne a proposé, ce vendredi, de prolonger l’utilisation du glyphosate jusqu’à décembre 2033. Cependant, les 27 États membres de l’Union européenne n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur cette proposition de Bruxelles.
Lors d’un vote à huis clos des représentants des Vingt-Sept, la majorité qualifiée requise pour valider le texte – soit 15 États sur 27, représentant au moins 65% de la population européenne – n’a pas été atteinte. Un second vote aura donc lieu dans la première quinzaine de novembre.
Cette reconduction pour 10 ans de l’herbicide controversé faisait suite au rapport d’un régulateur européen qui avait estimé que le niveau de risque ne justifiait pas d’interdire le glyphosate.
La France souhaite « restreindre les usages là où il y a des alternatives »
Si de nombreux pays du Sud et de l’Est soutiennent le renouvellement de l’autorisation, l’Autriche et le Luxembourg avaient annoncé leur intention de voter contre. La Belgique et les Pays-Bas avaient quant à eux indiqué qu’ils s’abstiendraient. Enfin, en raison des divisions au sein de la coalition au pouvoir à Berlin, l’Allemagne a également choisi de s’abstenir.
La France a également voté en faveur de l’abstention. Le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, a expliqué que la proposition de prolongation de 10 ans sans conditions ne correspondait pas à la trajectoire décidée par la France, qui vise à restreindre l’utilisation du glyphosate là où des alternatives existent, afin de réduire son utilisation.
Résistance croissante contre le glyphosate
La proposition de renouvellement de l’autorisation du glyphosate jusqu’en 2033 a été largement contestée par les écologistes et les organisations de défense de l’environnement. Ces groupes affirment que l’utilisation continue de cet herbicide controversé présente des risques pour la santé humaine et l’environnement, et demande plutôt une interdiction totale de son utilisation.
Le glyphosate est l’un des herbicides les plus utilisés dans le monde, principalement dans l’agriculture pour tuer les mauvaises herbes et augmenter les rendements des cultures. Cependant, de nombreuses études ont mis en évidence les effets néfastes de cette substance sur la biodiversité et la santé humaine. En 2015, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a classé le glyphosate comme « cancérogène probable ».
Face à ces préoccupations croissantes, de nombreux pays et régions ont pris des mesures pour restreindre ou interdire l’utilisation du glyphosate. Par exemple, la ville de Paris a interdit l’utilisation de cet herbicide dans ses parcs et jardins dès 2015. D’autres pays européens, tels que l’Autriche, la Belgique et le Luxembourg, ont également adopté des mesures pour restreindre son utilisation.
La controverse entourant le glyphosate a également donné lieu à des litiges juridiques, notamment aux États-Unis. En 2018, un tribunal américain a condamné la société Monsanto, fabricant du glyphosate sous la marque Roundup, à verser des millions de dollars de dommages-intérêts à un jardinier atteint d’un cancer qu’il attribue à l’utilisation de cet herbicide.
La décision de prolonger ou non l’autorisation du glyphosate en Europe aura donc des implications importantes pour l’agriculture, l’environnement et la santé publique. Les prochains débats et votes prévus en novembre seront cruciaux pour déterminer si cet herbicide controversé continuera ou non à être utilisé dans l’Union européenne.
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