Un retour de voyage pro explosif : licencié pour refus de vol !

Philippe DONNART

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Gianluca Grimalda, confronté au problème du réchauffement climatique, a opté pour des alternatives de transport plus respectueuses de l’environnement. Il a ainsi décidé de renoncer à utiliser l’avion et a préféré voyager en train, en cargo et en autocar. Malheureusement, sa décision a été mal perçue par son employeur qui a pris la décision de le licencier.

Un climatologue licencié pour avoir refusé de prendre l’avion

Un climatologue a été licencié de son poste en Allemagne après avoir refusé de prendre l’avion pour rentrer d’une mission de recherche sur l’île de Bougainville, au milieu de l’océan Pacifique. Gianluca Grimalda a préféré utiliser des moyens de transport plus lents tels que le ferry, le cargo, le train et l’autocar afin de réduire son empreinte carbone, comme le rapporte The Guardian.

Dans une tribune publiée dans le même quotidien britannique, Gianluca Grimalda explique que son refus de prendre l’avion lui a coûté son emploi de chercheur en climatologie. Selon lui, un voyage en avion de 32 heures produit 5,3 tonnes de CO2 par passager, contre seulement 420 kg pour les moyens de transport plus lents. Il estime qu’il n’est pas moralement acceptable de gaspiller près de 5 tonnes de CO2, soit la quantité émise par une personne en un an, pour accélérer son retour en Europe.
Le plan climat voté par les 27 de l’Union européenne affiche d’ambitieux objectifs visant à réduire de 55 % d’ici 2030, par rapport à 1990, les émissions de gaz à effet de serre de l’UE
Gianluca Grimalda a également demandé à effectuer son voyage aller en cargo afin de réduire davantage son empreinte carbone. En expliquant ses motivations, il déclare avoir promis aux habitants de l’île de Bougainville, qui ont participé à ses recherches, de rentrer en émettant le moins de carbone possible. Il ne souhaite pas être considéré comme un menteur, étant donné le passé colonial troublé du pays.

De plus en plus d’entreprises favorisent les alternatives au voyage en avion

Ces dernières années, de nombreuses entreprises cherchent à réduire leur empreinte carbone en privilégiant les alternatives au voyage en avion. Certaines d’entre elles, comme Procter & Gamble et Nestlé, encouragent leurs employés à utiliser des moyens de communication à distance tels que l’audioconférence et la vidéoconférence. Elles donnent également la priorité aux transports publics et au train dans la mesure du possible.

Ce jeudi, 22 associations de consommateurs européennes, y compris UFC-Que Choisir et la CLCV en France, s’apprêtent à formuler une plainte à la Commission européenne à l’encontre de 17 entreprises aériennes. Ces dernières sont accusées de pratiquer du « greenwashing » et d’utiliser des techniques commerciales induisant en erreur. Les associations, provenant de 18 pays et affiliées au Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC), critiquent ces compagnies – notamment Air Baltic, Air Dolomiti, Air France, Austrian, Brussels Airlines, Eurowings, Finnair, KLM, Lufthansa, Norwegian, Ryanair, SAS, SWISS, TAP, Volotea, Vueling et Wizz Air – pour insinuer à tort que le transport aérien peut être considéré comme « durable », « respectueux de l’environnement » et « vert ». Cette information a été relayée dans un communiqué conjoint de la CLCV et de l’UFC-Que Choisir.