Une mode plus verte dans ce numéro spécial d’Ici on agit !

Philippe DONNART

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L’industrie de la mode est une des plus grandes sources d’émissions de la planète. Afin de respecter les objectifs fixés par l’Accord de Paris en 2015, de nombreuses marques de mode ont commencé à prendre des mesures pour réduire leur impact sur l’environnement. Cependant, certains experts estiment que la loi devrait intervenir pour contraindre ces marques à accélérer leurs efforts et à adopter des pratiques plus durables.

La mode et l’environnement : un impact désastreux

Nos armoires sont remplies de vêtements qui ont un impact désastreux sur l’environnement. En effet, la production de polyester, la matière textile la plus utilisée, dérive du pétrole. Pour la fabrication d’un simple jean, il faut utiliser 7 500 litres d’eau, soit l’équivalent de 250 douches.

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À l’échelle mondiale, les chiffres sont alarmants. Selon l’Ademe, l’agence publique française de la transition écologique, l’industrie textile a généré 4 milliards de tonnes d’équivalent CO2 en 2022, représentant 8 à 10 % des émissions de dioxyde de carbone mondiales. Ce chiffre dépasse les émissions cumulées de l’aviation et du trafic maritime. Toutes les étapes de vie des vêtements ont un impact négatif, de la production des matières premières à la fabrication des textiles, en passant par le traitement des vêtements et leur transport.

Des avancées nécessaires dans l’industrie de la mode

En 2018, suite à l’Accord de Paris, une première initiative a été lancée dans le secteur textile sous l’égide de l’ONU : la « Charte de l’industrie de la mode pour l’action climatique ». Quarante grandes marques se sont engagées à être neutres en carbone d’ici 2050. Parmi leurs engagements figurent l’approvisionnement en électricité à 100 % de sources renouvelables, l’élimination progressive du charbon d’ici à 2030, ainsi que l’utilisation de matières textiles à faible impact sur l’environnement.

Cinq ans plus tard, en février 2023, le secrétaire exécutif d’ONU Climat a exprimé des regrets quant au respect des engagements. En effet, moins de la moitié des marques signataires respectent les objectifs nécessaires pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius. Une seule avancée notable a été observée, à savoir le doublement du nombre de marques ayant recours à des énergies renouvelables pour leur consommation d’électricité entre 2021 et 2022.

Il est donc impératif que l’industrie de la mode aille « plus loin et plus vite » pour réduire son empreinte carbone et son impact sur l’environnement.

De nouvelles tendances pour une mode durable

Malgré les défis à relever, de nombreuses marques et acteurs de l’industrie de la mode développent des stratégies visant à réduire leur empreinte carbone. Des initiatives telles que l’utilisation de matériaux recyclés, la mise en place de processus de production plus durables, ou encore la sensibilisation des consommateurs à mieux prendre soin de leurs vêtements ont vu le jour.

De plus, de nouveaux modèles économiques émergent, tels que la location de vêtements et les plateformes d’échange, favorisant une consommation plus responsable et durable. L’innovation est également au rendez-vous, avec le développement de textiles à base de fibres naturelles et de colorants écologiques.

Il est clair que l’industrie de la mode évolue vers une approche plus consciente de son impact sur l’environnement, même si des progrès restent à faire. Les consommateurs ont également un rôle à jouer en faisant des choix éclairés et en soutenant les entreprises qui s’engagent véritablement pour une mode plus durable.