53 addictologues appellent à soutenir le mois sans alcool : Dry January

Philippe DONNART

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Chaque année, l’alcool est responsable de plus de 40 000 décès en France. À l’approche du « Dry January », événement qui encourage les participants à s’abstenir de consommer de l’alcool pendant 30 jours consécutifs, 53 spécialistes en addictologie exhortent le gouvernement à mettre en place une politique de prévention efficace.

Dry January : le défi annuel pour arrêter l’alcool

Chaque année, au mois de janvier, de nombreuses personnes relèvent le défi du « Dry January », qui consiste à s’abstenir de boire de l’alcool pendant 30 jours consécutifs. À trois semaines du lancement de la prochaine édition, 53 spécialistes de l’addictologie lancent un appel au ministère de la Santé pour mettre en place une véritable politique de prévention. Dans une lettre publiée dans le journal Le Parisien le mardi 12 décembre, ces médecins expriment leurs doutes quant à l’engagement réel de l’État dans la lutte contre l’alcoolisme.

Annulation de plusieurs campagnes de prévention

La colère des spécialistes de l’addictologie est alimentée par l’annulation de plusieurs campagnes de prévention sur les risques liés à la consommation d’alcool. En 2019, la France s’apprêtait à lancer le « mois sans alcool » mais cette opération portée par Santé publique France a été annulée par l’Élysée. Cette décision a suscité de vives critiques, certains accusant le président Emmanuel Macron d’avoir cédé à la pression des professionnels de la viticulture. De plus, un spot de sensibilisation prévu pour la Coupe du monde de rugby 2023 a également provoqué l’indignation de la communauté médicale, car inciter à boire de l’eau en même temps que de l’alcool n’est pas considéré comme une véritable mesure de prévention.

Il est nécessaire de souligner que l’alcool est responsable de plus de 40 000 décès chaque année en France, ce qui en fait un enjeu majeur de santé publique. Face à ces chiffres alarmants, les spécialistes de l’addictologie appellent à une prise de conscience collective et à une réelle volonté politique pour lutter contre ce fléau. Il est essentiel de mettre en place des mesures de prévention efficaces, de soutenir les personnes en difficulté avec l’alcool et d’éduquer le grand public sur les risques liés à une consommation excessive d’alcool.

Engagement nécessaire pour la santé publique

Les médecins soulignent l’importance d’une réelle mobilisation des pouvoirs publics pour faire de la prévention des addictions à l’alcool une priorité. Il est urgent de mettre fin à l’influence des lobbies de l’alcool sur les décisions politiques et de garantir une prise en charge adéquate des personnes souffrant d’addiction. Il est également crucial de sensibiliser la population aux effets néfastes de la consommation d’alcool et de promouvoir des modes de vie plus sains.

Le « Dry January » est un défi symbolique mais il met en lumière la nécessité d’agir de manière concrète contre l’alcoolisme. La mobilisation des acteurs de la santé publique, des autorités et de la société dans son ensemble est indispensable pour prévenir les risques liés à la consommation d’alcool et pour accompagner les personnes en difficulté vers des solutions de traitement et de soutien.